Le travail raconté ici se déroule dans une classe d'un lycée de la banlieue lyonnaise, à Vénissieux. Les élèves impliqués suivent les cours des classes européennes de Seconde, Première et Terminale. En fait, une quinzaine d'élèves participent à ce travail. Tout est parti de la recherche de correspondants pour les élèves et de la volonté d'ouverture culturelle propre à ces classes. Une collègue d'anglais, polonaise, avait une démarche similaire et, au hasard de discussions par le biais d'Internet, nous avons, ensemble et à distance décidé de monter un projet commun à nos deux lycées. Le caractère scientifique de ce projet provient, bien sûr du fait que mes élèves suivaient une classe européenne "mathématiques en anglais" et les dimensions de communication et culturelle rentraient parfaitement dans les objectifs des classes européennes. Malheureusement, peu habitués à la rédaction de projet européen, et confrontés à des restrictions budgétaires, le projet Comenius que nous avons présenté n'a pas été retenu. Malgré ce refus, nous avons persévéré dans le projet et trouvé des soutiens auprès de la région Rhône-Alpes et de la mairie de Vénissieux qui ont donné des subventions nécessaires à la réalisation d'un voyage. Et c'est ainsi que, en fin d'année 2005-2006, les classes européennes du lycée Jacques Brel s'envolèrent vers Laziska pour rencontrer les élèves avec lesquels ils avaient correspondu durant l'année.
Mais reprenons au commencement : le projet s'articulait autour d'une mesure universelle, celle du rayon de la terre, à l'origine, comme on le sait de la détermination du mètre (voir par exemple, le mètre du monde, de Denis Guedj ou l'article de Wikipédia) ; l'objectif majeur de ce projet était de faire travailler à distance des élèves sur un projet scientifique comme l'indiquait l'éditorial du site consacré au projet : "This work halfway between geography (using and understanding maps) and mathematics (the geometry of the sphere) will be done first sharing data and the experiment results carried out by the students through the technology of communication, and finally comparing and analysing the results in workshops when students will meet them in France and in Poland. The communication language will be English and the shared work will give greater motivation to use and learn foreign language. The main objective is to use the common working project to facilitate the communication between young European people in order to discover culture and traditions of an other country."
En fait, les élèves polonais, plus jeunes que les français manquaient de connaissances mathématiques pour travailler spécifiquement sur la justification de la méthode d'Eratosthène d'autant plus que les deux villes étaient bien loin d'être sur un même méridien et que des calculs supplémentaires étaient nécessaires pour déterminer précisément l'heure des mesures. Et c'est pourquoi, petit à petit, le travail des élèves français consista à comprendre en vue d'expliquer la méthode à leurs correspondants polonais. La première phase fut donc de comprendre le cheminement d'Eratosthène, la géométrie de la terre et de ses représentations planes et de tester la validité de la méthode :
pour ce faire :
La simulation des positions respectives des deux villes sur la terre a été l'occasion d'un travail avec les élèves de première sur Geoplan-Geospace ce qui a permis notamment de réaliser les simulations (télécharger la figure Geospace ou la voir en ligne) permettant d'une part de repérer les points sur la sphère mais aussi de faire les conversions entre coordonnées géographiques (polaires) et cartésiennes. Ce travail avec Geospace m'a également permis de montrer les projections cylindriques (télécharger la figure Geospace ou la voir en ligne) et planes (télécharger la figure Geospace ou la voir en ligne) des points de la terre.
La dernière difficulté provenait du fait que les deux villes n'étaient pas sur un même méridien, et que pour effectuer la mesure il fallait déterminer l'heure où le soleil serait exactement dans l'alignement du grand cercle passant par les deux villes. Les terminales se sont attelés au problème et, grâce aux coordonnées des deux villes ont résolu le problème.
Tout était alors fin prêt pour partir en Pologne expliquer ce travail et, pourquoi pas essayer de réaliser en vraie grandeur la mesure du rayon de la terre. Le voyage a bien eu lieu, et le groupe de jeunes vénissians s'est envolé vers la Haute Silésie emportant avec lui le matériel nécessaire pour expliquer le travail réalisé. |
La rencontre fut particulièrement chaleureuse, et les élèves purent donner les explications dans d'excellentes conditions ; l'objectif de communication entre jeunes européens était atteint ; |
en revanche, les conditions métérologiques au retour de notre voyage, tant à Vénissieux qu'à Laziska n'ont pas permis la réalisation en vraie grandeur de la mesure. La partie est remise...